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     IV - Son dépistage

. anténatal

Le diagnostic anténatal est possible mais l'APSO reste une pathologie difficile à dépister avant la naissance puisque les veines pulmonaires ne sont totalement opérationnelles qu'après la naissance.

En effet, pendant la vie foetale, il y a un mélange sanguin parfait grâce à la communication entre les deux oreillettes (foramen ovale) et entre l'aorte et l'artère pulmonaire (canal artériel). Le foetus vit ainsi sans problème avec une saturation en oxygène basse. Le sang est mélangé entre les cavités droites et gauches.

Le problème se déclenche après la naissance lorsque le foramen ovale ainsi que le canal artériel se ferment dans les premières heures ou les premiers jours de vie. Il n'y a plus alors aucune communication entre les circulations droite et gauche, ce qui est incompatible avec la survie de l'enfant.

Deux solutions sont alors possibles :

- mettre l'enfant sous Prostaglandines, ce qui permet de garder le canal artériel ouvert jusqu'à l'intervention curative ou palliative de l'enfant,

- faire la manoeuvre de Rashking (qui consiste à créer ou élargir le foramen ovale avec un ballon).

. pièges et implications du diagnostic prénatal

  (avec l'aimable autorisation du Dr LE BIDOIS)

A la faveur de bien des progrès, cette cardiopathie est, comme bien d'autres, de plus en plus souvent reconnue. Théoriquement, il suffit de réunir les éléments suivants : communication interventriculaire (CIV) haute, large aorte à cheval au-dessus de cette CIV, artère pulmonaire hypoplasique et pas de flux antérograde entre le ventricule droit (VD) et l'artère pulmonaire (AP). On essaiera dans tous les cas d'analyser le plus précisément possible la vascularisation pulmonaire : identification du tronc et des branches de l'AP, mesure de leur calibre, recherche de vascularisation collatérale d'origine aortique à l'aide du doppler couleur. C'est souvent possible, mais les conditions d'examen peuvent être défavorables : paroi maternelle épaisse, oligoamnios ou hydramnios, foetus mal positionné ou très mobile, terme trop avancé.

C'est la raison pour laquelle il faut parfois se contenter de données incomplètes : le minimum est de mettre en évidence la CIV sous-aortique et l'aorte de calibre anormalement augmenté ; en effet, l'AP peut être tellement hypoplasique, voire absente, qu'elle ne peut être vue. Mais on ne peut exclure dans ces cas la possibilité qu'il s'agisse en fait d'une tétralogie de Fallot, ou d'un tronc artériel commun, voire d'une atrésie aortique avec CIV, car il n'est pas toujours facile d'identifier avec certitude le vaisseau large naissant au-dessus de la CIV. C'est pourquoi, dans ces cas difficiles, l'examen doit être répété, éventuellement par un autre opérateur. Concernant le diagnostic différentiel avec le tronc artériel commun, le doppler couleur permet souvent d'orienter le diagnostic : le flux valvulaire truncal est habituellement turbulent, avec une fuite valvulaire, alors que le flux valvulaire aortique est le plus souvent laminaire et non fuyant dans l'APSO. L'élément qui différencie la tétralogie de Fallot de l'APSO est la présence d'un flux antérograde entre le VD et l'AP ; or, ce flux peut être impossible à analyser correctement en raison de l'orientation du foetus, particulièrement quand le dos est en avant.

Cette expérience confirme que nul n'est à l'abri de difficultés diagnostiques.




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